Vous envisagez de vous lancer dans l’auto-entrepreneuriat ou vous exercez déjà sous ce statut ? Avant de prendre cette décision, il est préférable de vous informer sur votre future retraite en tant qu’indépendant. En effet, votre pension ne sera pas calculée de la même manière que celle des salariés. Faisons le tour des spécificités du régime de retraite des auto-entrepreneurs.
Le régime de retraite des auto-entrepreneurs
Contrairement à certaines idées reçues, le statut d’auto-entrepreneur donne droit à une pension de retraite. Dès votre immatriculation, vous êtes automatiquement affilié à la Sécurité sociale des indépendants (SSI) pour une cotisation retraite auto-entrepreneur. Vos cotisations retraite sont prélevées par l’Urssaf lors de vos déclarations trimestrielles de chiffre d’affaires.
Le montant de ces cotisations dépend de vos revenus. Plus votre chiffre d’affaires est élevé, plus vous cotisez pour votre future pension. Il est important de noter que si votre chiffre d’affaires est nul sur une période, vous ne validez aucun trimestre.
Ce système présente l’avantage de la flexibilité, car vos futures pensions suivront les évolutions de votre activité. Cependant, faites attention aux interruptions dans votre carrière ! Pour garantir une retraite décente, il est essentiel de maintenir vos revenus en tant qu’auto-entrepreneur. Ceci est d’autant plus vrai si vous envisagez l’auto-entrepreneuriat comme une activité principale à long terme.
Les taux de cotisation retraite de l’auto-entrepreneur
Le montant exact de vos cotisations dépend de votre activité. Trois régimes existent : le régime des BIC (vente de biens et services), celui des professions libérales CNAV, et celui de la Cipav (pour certaines activités libérales). Les taux varient de 12,3 % à 21,2 % de votre chiffre d’affaires trimestriel déclaré. Environ la moitié de ces cotisations est dédiée à la retraite de base, tandis que l’autre moitié finance la réversion et la complémentaire.
Concrètement, plus votre chiffre d’affaires est élevé, plus vos cotisations le sont aussi. La réforme de 2018 a même instauré un plafond de cotisations équivalent à 4 Pass par an. Cela limite les très hauts revenus, mais peut potentiellement réduire vos futurs droits à la pension. Il est crucial de maintenir vos revenus en tant qu’auto-entrepreneur pour consolider votre retraite, quitte à créer une société classique au-delà d’un certain seuil de chiffre d’affaires.
Le calcul de la retraite de base de l’auto-entrepreneur
La pension des auto-entrepreneurs est calculée sur les 25 meilleures années de revenus, avec un montant plafonné à 43 992 € par an. Pour une carrière complète, vous touchez environ 50 % de la moyenne de vos revenus sur cette période. Cependant, soyez attentif au nombre de trimestres validés : chaque année, un minimum de chiffre d’affaires est nécessaire pour obtenir 4 trimestres.
Par exemple, en 2023, il vous faut déclarer plus de 13 900 € de chiffre d’affaires pour valider 4 trimestres. En dessous, vos droits à la retraite peuvent être réduits. Il est donc important de surveiller votre compteur de trimestres SSI ! Si nécessaire, complétez par des versements pour la retraite. Attention aux interruptions si vous alternez entre salariat et auto-entrepreneuriat.
La retraite complémentaire de l’auto-entrepreneur
S’ajoute à ce socle un régime additionnel par points, le RAC pour les micro-BIC ou la Cipav pour les micro-BNC. Vos cotisations trimestrielles vous permettent d’acquérir des points convertis en pension future. À titre indicatif, le point Agirc-Arrco valait 1,349 4 € en 2022. Un beau complément pour votre pension SSI !
Là aussi, régularité et pérennité seront la clé pour consolider vos futurs droits. Bien anticiper la complémentaire auto-entrepreneur est indispensable pour préparer sereinement la fin de carrière. D’autant que votre pension globale risque d’être moins élevée qu’en tant que salarié, à niveau de revenus égal.